Le Projet de Loi C-9 : La Vertu comme Cheval de Troie vers un Contrôle Totalitaire

Vous marchez dans un parc public à Toronto, un autocollant sur votre sac à dos – disons, un symbole ancien que vous croyez inoffensif, ou peut-être un mème satirique sur les bureaucrates. Soudain, un agent de police vous arrête. "Promotion volontaire de haine", déclare-t-il solennellement, citant le tout frais Projet de loi C-9. Vous protestez : "Mais c'était pour l'éducation historique !" Trop tard. Bienvenue dans le Canada de 2025, où l'État, sous couvert de bienveillance, commence à cartographier les frontières de vos pensées. George Orwell, ce visionnaire moustachu, sourirait amèrement depuis sa tombe : n'est-ce pas là le premier pas vers un "Ministère de la Vérité" canadien, où la haine n'est plus une émotion humaine, mais un crime fédéral à définir par décret ?

SOCIALISMECOMMUNISME

Yoann Paridaens

10/6/20256 min read

Un conférencier à Montréal, micro en main, disséquant les failles de l'État providence canadien : "Les subventions gonflent la dette, étouffent l'innovation, et transforment les citoyens en clients dépendants." Applaudissements épars, mais soudain, un auditeur se lève : "Ça incite à la haine contre les bénéficiaires !" Et voilà : sous le tout frais Projet de loi C-9, notre orateur risque non seulement une amende, mais une accusation de "promotion de haine" motivée par un biais économique. Bienvenue en 2025, où Ottawa, drapé dans le manteau de la vertu collective, commence à museler les voix dissidentes. Friedrich Hayek, ce noble prix Nobel autrichien, hausserait un sourcil en murmurant : "La route vers la servitude est pavée de bonnes intentions." Cet article, taillé pour dix minutes de lecture attentive, explore comment ce bill – présenté comme un bouclier moral – pourrait bien être le cheval de Troie d'un régime totalitaire, en s'appuyant sur les leçons objectives de l'École autrichienne. Avec une pointe d'humour : si l'État protège nos sentiments, qui protège nos idées ? Spoiler : personne, sauf peut-être un bon espresso viennois.

Adopté en première lecture le 19 septembre 2025, le Bill C-9, ou Loi visant à lutter contre la haine, modifie le Code criminel pour éradiquer la propagande haineuse et les crimes motivés par la haine. Ses piliers : abroger le consentement préalable du procureur général pour les poursuites (art. 318) ; criminaliser la promotion de haine via symboles publics (art. 319(2.2)) ; créer un délit de "crime haineux" aggravant les peines pour toute infraction motivée par haine (art. 320.1001, jusqu'à la perpétuité) ; et punir l'intimidation ou l'obstruction d'accès à des lieux religieux ou culturels (art. 423.3, jusqu'à 10 ans). La "haine" ? Une émotion "plus forte que le dédain, comportant détestation ou dénigrement".

Sur le fond, qui oserait s'opposer à la vertu ? Protéger les vulnérables semble noble. Mais comme l'avertissait Ludwig von Mises dans Human Action (1949) : "L'intervention de l'État, même bien intentionnée, engendre inévitablement des distorsions qui exigent plus d'interventions, jusqu'à l'asservissement total." Ici, la vertu anti-haine masque un élargissement du pouvoir : l'État devient arbitre des motivations intimes, un pas vers la police de la pensée. Hayek, dans The Road to Serfdom (1944), le décrivait ainsi : "Sous le prétexte de la justice sociale, l'État planifie la vie des individus, et la liberté s'évapore." Examinons comment ce bill cible les pensées dissidentes, y compris le libéralisme classique, perçu comme une menace aux structures de pouvoir actuelles.

La Liberté d'Expression : Museler le Dissident Économique

Au cœur du bill, l'article 319(2.2) criminalise la "promotion volontaire de haine" par affichage public de symboles, avec des défenses pour l'éducation ou l'art – mais qui tranche ? Cette ambiguïté frappe d'abord les dissidents. Prenez un économiste autrichien critiquant l'État providence : un poster ironique montrant un filet social en forme de toile d'araignée, symbolisant la dépendance induite par les transferts sociaux. Sous C-9, cela pourrait être vu comme "promouvant la haine" contre les "groupes identifiables" (art. 318(4)), comme les bénéficiaires d'aides. Mises, dans Liberalism (1927), tonnait : "Le libéralisme classique n'est pas une doctrine de haine, mais de liberté ; il défend l'individu contre l'État qui, en redistribuant, crée des privilèges et des rancunes." Pourtant, en 2025, une telle critique – vitale pour un marché libre – risque la prison jusqu'à deux ans.

Exemple concret : rappelez les débats sur la dette canadienne, qui frôle les 2 000 milliards en 2025. Un libéral classique comme moi, citant Böhm-Bawerk dans Capital and Interest (1884) – "L'intérêt est le prix du temps, pas un vol des travailleurs" –, pourrait être accusé d'inciter à la haine contre les "travailleurs précaires" si son discours offense les sensibilités welfaristes. La vertu du bill ? Protéger les "vulnérables". Le cheval de Troie ? Éliminer les voix qui questionnent le pouvoir centralisé. Murray Rothbard, avec son humour anarcho-capitaliste dans For a New Liberty (1973), ironiserait : "L'État adore la vertu : elle lui permet de taxer les riches pour 'aider les pauvres', puis d'emprisonner les critiques pour 'protéger les sentiments'." Résultat : le libéralisme, pilier autrichien, devient suspect, menaçant les bureaucraties qui prospèrent sur la redistribution.

Les Crimes Haineux : Aggraver les Peines pour Éteindre le Débat

L'article 320.1001 transforme toute infraction en "crime haineux" si motivée par haine basée sur race, religion, orientation sexuelle... ou même "langue" et "âge". Peines gonflées : de 5 à vie. La vertu saute aux yeux : punir plus durement les actes biaisés. Mais Hayek, dans The Constitution of Liberty (1960), avertissait : "La loi doit punir les actes, non les intentions ; sinon, l'État lit les âmes et devient totalitaire." Ici, sonder la "motivation haineuse" – vague comme un brouillard ottavien – cible les dissidents qui menacent les structures de pouvoir.

Considérez un activiste libéral critiquant l'immigration sélective favorisant les industries subventionnées : "Ces politiques protègent les monopoles corporatistes, au détriment des travailleurs autochtones." Sous C-9, cela pourrait aggraver un simple délit de diffamation en crime haineux, motivé par "haine nationale ou ethnique". Mises, dans Socialism (1922), expliquait : "Le socialisme – et son cousin, l'État providence – ne tolère pas la critique, car elle révèle l'inefficacité de la planification centrale." Le bill, en vertu de la "protection", étouffe ces voix : imaginez un podcast autrichien sur l'inflation (causée par les déficits welfaristes) accusé de "haine" contre les "âgés dépendants". Rothbard rirait : "C'est comme interdire les diagrammes d'offre-demande parce qu'ils 'offensent' les planificateurs – une vertu qui mène droit au goulag économique."

Autre exemple : les manifestations contre les hausses d'impôts pour financer les programmes sociaux. Un slogan comme "Taxe moins, libère plus" pourrait, via art. 423.3, être vu comme "intimidation" entravant l'accès à un bureau gouvernemental (lieu "culturel" pour les fonctionnaires ?). La vertu : défendre l'accès public. Le totalitarisme latent : réprimer les anti-État, dont les libéraux classiques qui, comme Hayek le notait, voient dans le welfare "un chemin vers la dépendance collective, où l'individu perd son autonomie."

Protéger les Lieux Sacrés : Une Vertu qui Protège le Statu Quo

Les articles 423.3 punissent l'"intimidation" ou l'"obstruction" des lieux religieux/culturels jusqu'à 10 ans. Vertu évidente : sauvegarder les espaces communautaires. Mais appliqué aux dissidents, cela protège les bastions du pouvoir actuel. Un think tank libéral organisant un séminaire dans une salle "culturelle" sur les méfaits du multiculturalisme forcé (subventionné par l'État) ? Une protestation pacifique dehors pourrait être "intimidation". Böhm-Bawerk, dans ses critiques du marxisme, soulignait : "Les structures de pouvoir se drapent de moralité pour justifier leur monopole." Ici, le bill utilise la vertu pour verrouiller les lieux de débat, menaçant les idées autrichiennes qui défient l'État providence.

Exemple : en 2023, des économistes autrichiens au Canada ont critiqué les subventions vertes comme "distorsions corporatistes". Sous C-9, un tel événement près d'un centre culturel subventionné risque l'accusation d'"obstruction motivée par haine environnementale". Mises l'exprimait crûment : "La vertu étatiste est un voile : elle cache la coercition qui étouffe l'entrepreneuriat libre." Humour autrichien : si on appliquait cela aux cafés viennois, Hayek lui-même aurait été arrêté pour "intimider" les socialistes avec ses équations sur la connaissance dispersée !

Le Cheval de Troie Totalitaire

Synthèse autrichienne : le bill avance masqué par la vertu – "lutte contre la haine" –, mais vise les dissidents qui menacent l'État providence et ses monopoles. Hayek résumait : "Le totalitarisme commence par des mesures 'humanitaires' qui centralisent le pouvoir, jusqu'à ce que la liberté ne soit plus qu'un souvenir." Mises ajoutait : "Toute intervention morale de l'État engendre le socialisme, où la planification remplace le marché des idées." Rothbard, dans The Ethics of Liberty (1982), ironisait : "La vertu est le meilleur ami de l'État : elle justifie la chaîne au nom de la fraternité."

Exemples historiques abondent : en Suède, des lois anti-haine ont muselé les critiques du welfare, perçu comme "xénophobe". Au Canada, C-9 pourrait criminaliser un essai sur "l'échec du bilinguisme subventionné" comme haine "linguistique". La glissade ? D'une vertu protectrice à un régime où l'État dicte non seulement les actes, mais les pensées – totalitarisme soft, autrichien-style.

Réveillez-Vous, Canadiens, Avant la Servitude

Le Bill C-9 n'est pas diabolique ; il répond à une soif de justice. Mais comme tout cheval de Troie vertueux, il risque de livrer le Canada à un pouvoir centralisé, étouffant les dissidents libéraux qui osent questionner l'État providence. Mises nous exhorte : "La liberté est indivisible ; perdez-la en un domaine, et elle s'effondre partout." Lisez Hayek, débattez au Parlement, défendez le marché des idées. Car, comme Rothbard le chuchotait avec un sourire : "Si la vertu paie les impôts de l'État, mieux vaut payer nos propres factures." À nous de choisir : servitude ou prospérité ?